Tentons de présenter ces « fameux » Oméga 3.
Il s’agit d’Acides Gras, de graisse donc, mais plus exactement il s’agit d’une famille de gras de très haute performance, la « Rolls » du gras en quelque sorte. Mais voyons pourquoi…
Notre corps est constitué principalement d’un amas hyper sophistiqué, hyper organisé de cellules vivantes pour la plupart et qui nous appartiennent pour quelques unes d’entre elles (mais ça nous y reviendrons une prochaine fois). Ces cellules renferment une très grande quantité d’eau et voilà pourquoi nous considérons généralement que notre corps est constitué à 70% d’eau. Ces cellules sont donc des « sacs », à la paroi très sophistiquée également mais capable de retenir toute cette masse d’eau. Autant donc, avoir des « sacs » de qualité.
Il se trouve que ces parois cellulaires sont constituées majoritairement des ces acides gras. Intuitivement il est donc facile d’imaginer, qui de la paroi dure et rigide ou du sac souple et élastique, sera le plus à même de traverser les diverses sollicitations mécaniques auxquelles notre corps fait face à chaque instant. Qu’est ce qui est moins fragile? Un globe de cristal ou un ballon de baudruche?
Il est par conséquent particulièrement intéressant pour nous d’incorporer à nos parois cellulaires du « gras souple » plutôt que du « gras cassant » !
Il se trouve que les Oméga 3 sont les acides gras Polyinsaturés les plus souples qui soient. Pas étonnant de les retrouver préférentiellement dans le Krill ou les petits poissons gras qui peuvent vivre dans des eaux océaniques parfois en dessous de 0° ! Sans cet antigel, leurs cellules exploseraient.
A l’autre bout de la chaine « qualité », il y a les acides gras « Trans » ou « Hydrogénés » qui sont des acides gras saturés, donc très stables. Ils ne s’oxydent pas, ce qui constitue un atout du point de vue de la production et du commerce, puisqu’ils ne ranciront pas. Mais leur propriété mécanique est en rapport: ils sont rigides et cassants !
Voilà donc une petite métaphore qui peut nous aider à comprendre pourquoi il est fondamental d’intégrer dans notre alimentation ces fameux acides gras « Omega3 ». Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg Oméga.
En effet, au niveau métabolique cette fois, de plus en plus d’études établissent la nécessité de rééquilibrer notre ratio de consommation Omega6/Oméga3. Ce ratio est voisin de 20 en moyenne en Occident alors qu’il devrait être de 3 !!!
Rééquilibrer ce ratio semble fondamental pour lutter contre la survenue du Cancer[1],[2] , les maladies cardio vasculaires[3],[4] , mais aussi pour renforcer notre immunité[5] . La liste n’est bien sur pas exhaustive.
Il est bien triste de voir que le « gras » est rangé au même niveau que les « sucres » dans la désormais célèbre injonction: « ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé ».
Il est des gras vitaux sans qui la cellule même n’existerait pas. Il n’est pas de sucres vitaux à ce sens, et surtout pas les sucres industriels raffinés, qui sont les énantiomères toxiques des sucres naturels… mais ça aussi, nous y reviendrons sans doute prochainement.
Alors, en attendant, à vos Maquereaux, Anchois, Sardines ou autres Harengs, et bon appétit
[1] Miao Liu et al., « Elevation of n-3/n-6 PUFAs ratio suppresses mTORC1 and prevents colorectal carcinogenesis associated with APC mutation », Oncotarget 7, no 47 (22 novembre 2016): 76944‑54, https://doi.org/10.18632/oncotarget.12759.
[2] Soyeon Kim et al., « ω3-polyunsaturated fatty acids induce cell death through apoptosis and autophagy in glioblastoma cells: In vitro and in vivo », Oncology Reports 39, no 1 (1 janvier 2018): 239‑46.
[3] Artemis P. Simopoulos, « The Importance of the Omega-6/Omega-3 Fatty Acid Ratio in Cardiovascular Disease and Other Chronic Diseases », Experimental Biology and Medicine 233, no 6 (1 juin 2008): 674‑88, https://doi.org/10.3181/0711-MR-311.
[4] Esther Tortosa-Caparrós et al., « Anti-inflammatory effects of omega 3 and omega 6 polyunsaturated fatty acids in cardiovascular disease and metabolic syndrome », Critical Reviews in Food Science and Nutrition 57, no 16 (2 novembre 2017): 3421‑29, https://doi.org/10.1080/10408398.2015.1126549.
[5] Yang-Yi Fan et al., « Remodelling of primary human CD4+ T cell plasma membrane order by n-3 PUFA », British Journal of Nutrition 119, no 2 (2018): 163‑75, https://doi.org/10.1017/S0007114517003385.
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